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 [Dissertation] A-t-on besoin de corps pour penser ?

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Yann=D
Animateur Loisirs
Yann=D


Nombre de messages : 134
Date d'inscription : 03/07/2007

[Dissertation] A-t-on besoin de corps pour penser ? Empty
MessageSujet: [Dissertation] A-t-on besoin de corps pour penser ?   [Dissertation] A-t-on besoin de corps pour penser ? Icon_minitimeLun 3 Déc - 18:37

« A-t-on
besoin de corps pour penser ? Le thème des relations entre
l'esprit et la matière, respectivement « penser »
et « corps » dans l'énoncé, prend
une importance considérable dans la philosophie des sciences
depuis les bonds que font la biologie et les études
scientifiques du cerveau. Cependant, tout progrès avançant,
nous ne parvenons pas « scientifiquement » à
savoir ce que les processus mentaux ont à voir avec les
processus cérébraux de façon, comme disait
Descartes, « claire et distincte ». De plus, la
question en elle même inclut un présupposé : le
« on » indique qu'il doit exister un sujet
pensant auquel on interroge son rapport de nécessité ou
de contingence avec la matière. L'énoncé analysé
nous porte donc plus à nous intéresser à la
relation entre la pensée et le corps plutôt qu'à
la définition de la pensée à partir du ou des
concept(s) de corps. La plus grande part de notre raisonnement devra
donc suivre le chemin du dualisme entre l'âme et le corps. Ce
dualisme repose sur le questionnement entre la conscience, c'est à
dire le sujet présupposé par le « on »,
et le corps biologique ; mais aussi sur l'influence du monde
matériel, événementiel et corporel, car le
concept de corps ne renferme pas uniquement le corps biologique, sur
le développement de l'esprit de ce même sujet. On ne
peut cependant en rester à cela et il nous faudra nous pencher
de bien plus près sur les relations entre l'esprit et la
matière, afin de voir si le dualisme est la seule façon
de penser ce problème.







L'esprit
ou encore l'âme sont imaginés chez le plus grand nombre,
de façon quasi innée, comme un pilote immatériel
et immortel, un peu mystique aussi, qui commanderait au corps. Cela
se retrouve notamment dans les rites funéraires religieux,
antiques comme modernes. Le véhicule corporel meurt et le
pilote spirituel s'en détache pour aller au Royaume d'Hadès,
au Paradis ou en Enfer. Il rejoint le ou les Dieux. L'Âme est
la partie divine et infinie du sujet terrestre et fini.





De
cette opposition naît le problème de la nature de la
relation de l'âme de l'homme et de son corps. Descartes nous
indique cela comme l'opposition de la substance immatérielle,
l'esprit, dont l'attribut est la pensée, et la substance
matérielle, le corps, dont l'attribut est l'étendue qui
permet une science du corps. Bien que pour lui, le problème de
l'union des deux substances ne peut être penser
philosophiquement bien que l'on sache « clairement et
distinctement » qu'elle existe, et ne doit être
l'objet que des discussions et non des grandes réflexions,
nous nous y intéresserons plus profondément.





Le
corps, en tant que substance matérielle, répond
entièrement à la physique mécanique. On peut
alors considérer ce dernier comme une machine. Mais alors,
comment comprendre le fait que, par exemple, nous puissions influer
en fonction de notre volonté, et donc de notre esprit,
substance immatérielle, sur un système neuro-végétatif
tel que la respiration ? Comment la « chose pensante »
du sujet peut-elle interagir avec le corps qui semble lui être
assigner de façon physique ? Quel est le rapport entre les
impulsions électromagnétiques cérébrales
et la pensée ?




Ces
questions mènent inévitablement au fait que notre corps
et notre esprit sont unis de quelque façon que se soit. En
effet, bien que contrôlée par le bulbe
céphalo-rachidien, de façon passive et purement
mécanique, la respiration par action de la volonté de
la pensée peut être contrôlée de façon
active. Ainsi, nous pouvons définir une première
relation entre l'âme et le corps : ce dernier correspond à
une mécanique passive et subie alors que la première
correspond à une volonté d'action ordonnatrice.
L'analogie initiale du pilote est donc tout à fait valable en
analysant le côté de puissance de contrôle du
corps de l'âme.





Cette
union appelle elle même au questionnement. En effet, décrire
le corps comme une mécanique passive et subie mène en
fait à une définition du corps comme pure machine et
l'esprit comme volonté d'action ordonnatrice à une
définition de l'âme comme siège de la réflexion.
Or le corps soumis au manque montrera des signes d'attente de
comblement de ce manque et, sans l'esprit, fera tout pour le combler
jusqu'à apparition d'un nouveau manque. Le contrôle
qu'apporte l'esprit se base alors sur la réflexion : est-il
nécessaire que je comble ce manque ? Est-il en mon pouvoir de
la combler ? Quelles conséquences cela peut-il entraîner
? et caetera... Le contrôle
spirituel sur le corps est donc un contrôle de rationalité.






Cependant on s'étonnera de voir que ce qui sépare la
machine de l'esprit se base plus dans l'irrationalité que dans
la rationalité. En effet, si l'on prend un ordinateur, sa
programmation permettra la résolution de problèmes
rationnels bien plus complexes que l'esprit humain seul est capable
de résoudre ; la connectivité de deux synapses
nerveuses est chose bien plus rationnelle que la dissertation que
j'effectue ici même ; alors que l'ordinateur et les synapses
sont compris dans des systèmes rationnels déterminants,
l'esprit est libre de toute rationalité, il peut imaginer,
inventer, faire des choses irraisonnés, sans motif valable,
non comprises dans des bornes préétablies.















Le paradoxe du fait du contrôle rationnel de la machine
rationnelle poussée au désir par l'esprit caractérisé
par sa capacité à l'irrationalité nous entraîne
vers la deuxième partie de notre réflexion. En effet,
il va nous falloir étudier en quoi le monde corporel influe
sur l'existence de l'âme.







Afin de bien comprendre les relations esprit-matière, prenons
l'exemple d'une sensation quelconque. Si je touche l'ampoule de ma
lampe, j'ai mal. L'agitation moléculaire à la surface
du verre provoque l'activation de terminaisons nerveuses au niveau de
la paume de ma main. Une impulsion électrique parcourt alors
les nerfs centripètes, parvient à la moelle épinière,
remonte jusqu'au et y excite et inhibe des neurones provoquant
certains réflexes tels que le retrait de ma main via
contraction de muscles dans le bras et l'avant bras.







A toute cette description matérialiste de ce qui se passe au
sein de mon corps, j'ajoute le fait que j'ai mal. Je ne peux le
prouvé, on ne peut me le nier. Je l'annonce, j'ai mal. D'un
mouvement de particules à l'échelle moléculaire,
j'ajoute un jugement de douleur. D'un stimulus matériel, d'un
processus biologique, je déduis une représentation,
c'est à dire l'ajout d'un jugement. Autrement dit, cet objet
de mon esprit qu'est cette douleur n'est qu'une valeur ajoutée
à la matérialité des processus biologiques. Le
monde matériel est ainsi nécessaire à cette
certaine catégorie de la pensée qui sort, bien que
incontestablement vraie, du champ de la physique.






La relation entre cette perception et son interprétation
mentale semble obscure. Leibniz posera une harmonie préétablie
entre toutes les substances du monde. Chaque substance a en elle une
vision de l'univers qui, communiquée à d'autres
substances grâce à Dieu forme un ensemble logique,
cohérent, une Harmonie. Ainsi, les effets biochimiques de la
brûlure de la paume de ma main en tant que substance communique
à la substance de mon esprit le fait que cela provoque la
douleur afin qu'au mieux ce dernier évite les sources de
chaleurs pour ne plus endommager mes cellules du point de vue
matériel et aussi pour ne plus souffrir du point de vue
spirituel.





Une
autre théorie dite épiphénoméniste
insiste sur le fait qu'il n'y a aucun rapport du mental au physique.
Cette théorie repose principalement sur la connaissance du
cerveau puisque d'après elle, un événement
mental A est grâce
à un événement physique a
et que cet événement physique a
provoque un ou plusieurs autres événement n.
Si l'on prend comme événement mental A
le fait de vouloir illustrer ma dissertation par le fait de poser ma
main sur ma lampe, l'épiphénoméniste expliquera
cela par l'évènement physique a qui
est un déclenchement de certains neurones. Ce même
événement physique a
provoque l'évènement physique n
: la contraction de nombreux muscles afin de diriger ma main sur
l'ampoule.















Seulement de toutes ces théories, parvenons nous réellement
à une explication « claire et distincte »
des relations entre mental et corporel ? Je n'en suis pas persuadé.
Voilà pourquoi il me semble essentiel de regarder si il
n'existe pas d'un côté des objections au dualisme, et de
l'autre des théories qui tente de nous en sortir.







La première objection que l'on puisse faire au dualisme, qui
est en même temps une preuve du rapport étroit entre la
conscience, la pensée, et le cerveau, est une observation
simple mais radicale. Tout dégât cérébral
affecte l'esprit, par perte de mémoire lors d'une chute par
exemple ou encore le changement de personnalité par la prise
répétée de drogue. Cette objection à été
émise par Paul Churchland, un philosophe canadien du vingtième
siècle.







Une autre objection viendrait du moment où intervient
l'apparition de la conscience. En effet, si l'on considère la
biologie actuelle, une première théorie vient
interroger tout dualisme, celle de l'Evolution. Si l'homme est le
fruit de mutations aléatoires répétées
sur des millions d'années à partir d'organismes
unicellulaires eux même créés par agglomérations
de molécules, quand intervient l'ajout de la conscience ? Sur
le même principe, puisque la procréation est un
phénomène mécanique connu de combinaison de
gamètes dont la composition purement machinale ne fait aucun
doute parmi la communauté scientifique de deux individus, à
quel moment la conscience apparaît-elle ?







De plus, on peut analyser le concept d'intériorité vis
à vis du problème entre le corps et l'esprit. Comment
savoir si l'autre pense ? En effet, tout ce que l'on sait de l'autre
n'est que les simples activités physiques de cette personne.
Qui me dit que ce ne sont pas des automates pour reprendre l'exemple
de Descartes ? L'expérience de la Santé est une
expérience absolument personnelle.







Enfin, on peut considérer de plus les théories de
Spinoza comme un monisme allant à l'encontre du dualisme, ou
alors au moins comme un parallélisme. En effet, pour Spinoza
« l'âme et le corps sont une seule et même
chose qui est conçue tantôt sous l'attribut de la
Pensée, tantôt sous celui de l'Étendu ».
Cela signifie que l'esprit et la matière proviennent d'une
même substance et que l'Âme et le Corps ne serait que des
manifestations de cette substance par deux voies différentes :
la pensée et l'étendue.















Pour conclure, il est noter que tout ce que j'ai pu dire ici n'est
qu'un morceau de la myriade que l'on peut rapidement considérer
comme insoluble de questionnement sur les relations privilégiées
en notre corps et notre conscience, entre la matière et
l'esprit et quelques antithèses possibles. Cette question
passionnante à mon point de vue est aussi et surtout une
question éminemment difficile à saisir et dont toute
solution amène des problèmes moraux. »



Je peux donner le corrigé aux courageux, envoyez moi un mp.
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